mardi 9 février 2016

RDC:Implication des jeunes en politique : SALUT ou PERDITION ?


Au moment de son accession à la sa souveraineté nationale et internationale, notre pays la RDC a commencé par le multipartisme politique notamment avec ABACO, MLC, CONAKAT… auxquels s’étaient ajoutés l’UDA et autres, qui fonctionnaient conformément aux dispositions légales de la constitution de l’époque. Les leaders des toutes ces formations politiques, alors tous jeunes, étaient respectueux de l’ordre public et transmettaient chacun aux siens les valeurs du patriotisme et du nationalisme, au sens noble de ces concepts.


Mais depuis le coup d’Etat de 1965, l’espace politique du Zaïre à l’époque, s’était métamorphosé avec le monopartisme imposé par le régime du maréchal Mobutu : un seul parti politique, un seul président et donc toute la jeunesse devait se ranger derrière le guide éclairé, le timonier…dispensateur de pensées. Les jeunes n’avaient d’autres pensées que la pensée du président fondateur contenu dans le Mobutisme. C’est le début du sectarisme de pensée, de la mesquinerie de notre jeunesse de ces temps-là.          


Heureusement que les circonstances des années 90 ont favorisé le retour au pluralisme politique avec le foisonnement des partis politiques tenus par différents leaders, chacun  avec son idéologie et son entendement des termes précités (patriotisme et nationalisme). Depuis cette année, il y a, à ce jour, environs 450 partis politiques dans mon pays. Aucun parti  politique n’est étonnement pas, à mesure de fournir avec statistiques à l’appui, le nombre exact de ses membres sur toute l’étendue nationale. A moins qu’il ne le fasse par complaisance.

Cependant, lorsque je fais la ronde aux sièges et bureaux fédéraux de ces différents partis, la majorité de personnes que j’y trouve est essentiellement JEUNES.


Mais qui sont ces jeunes ? Sont-ils des militants ? Sont-ils de sympathisants, sont-ils des membres effectifs ? Ou des simples curieux ?



A ces petites questions, pour la plupart des  jeunes qui ont bien voulu me répondre, la réponse est : « JE SUIS MILITANT du parti ».


Par ailleurs, en RDC, mon pays, le parti politique est considéré comme une propriété de son initiateur, souvent Président dudit parti. La plupart des jeunes militent donc auprès du Président maitre et décideur incontestable et immuable, bénéficiaire direct des retombées ou dividendes au moment opportun.


Mais à quoi s’attendent ces jeunes qui militent aux côtés de ces Leaders ?


Après avril 1990, la jeunesse Congolaise a fait bouger la politique du pays. Du cadre d’entreprise au jeune chômeur en passant par le jeune universitaire, croyant ou non, les jeunes se sont faits membres actifs d’un parti x ou y en signant un bulletin d’adhésion. Les jeunes distribuent les tracts, participent aux marches, ils sont présents aux meetings, participent aux séminaires des formations des jeunes en politiques. Bref, les jeunes sont impliqués. Ils semblent comprendre que le changement doit désormais passer par eux.


Ce que j’apprécie dans cet engagement,  c’est la détermination de se faire entendre qu’on peut lire dans cette jeunesse. C’est la conviction de changer la donne en faisant bouger les institutions qui se détecte facilement. La préoccupation de toute cette jeunesse C’EST LA DÉFENSE DE SES DROITS LEGITIMES ET DE SES INTERETS MAJEURS.   


Les jeunes de mon pays en étant militants dans les partis politiques aspirent à l’amélioration de conditions de vie sociale : un emploi décent, une éducation de qualité, une sécurité assurée, l’accès facile aux soins de santé, une démocratie qui rassure la liberté d’expression et d’opinion.


Dans un pays potentiellement riche mais socialement pauvre, la jeunesse de mon pays a choisi de s’impliquer dans la politique car elle veut désormais être artisan d’un lendemain meilleur. Mais la réalité politique avec ses engrenages est décevante pour nous les jeunes, par le manque de maîtrise de ces engrenages


Ce qui me tente à dire que les jeunes militants, bien qu’ayant des atouts majeurs et des préoccupations légitimes militent dans les partis politiques, pour la plupart de cas, par affinité et non par conviction.


En effet, il s’avère que dans mon pays, la RDC, le vrai sens du militantisme n’est pas de mise. Certains jeunes, se retrouvent dans un parti x par affinité familiale, par appartenance tribale ou provinciale. Certains encore adhérent au parti y par appréciation personnelle du chef de file. D’autres encore le sont par entrainement de masse. Plusieurs autres jeunes, sans idéal, s’y retrouvent parce qu’ils sont à la quête de dénier que le leader loge dans sa poche… Il n’y a pas de culture politique.

La pratique du militantisme est erronée faute de ses règles méconnues des jeunes bien que leur implication en politique soit bénéfique au pays. Très souvent, les jeunes militants du parti x se retrouvent en conflit pour un simple critique du jeune de parti z à l’endroit du chef de file du parti x. Les manifestations publiques contre le pouvoir en place, finissent souvent par des casses, par la destruction des biens publics et privés. Ce n’est pas l’esprit du militantisme.


Mais, notre jeunesse n’est pas coupable pour la condamner. Ce sont les responsables politiques qui le sont. La politique, c’est notre affaire  à tous !


Etre militant dans un parti politique c’est d’abord comprendre les besoins de l’essor, de l’émergence de notre pays. 


Je me résous à penser que la politique, l’entendement de la politique, l’implication de la jeunesse en politique devrait être inséré dans le système éducatif de notre grand pays.  Ceci, pour  faciliter à un jeune de savoir s’identifier à un parti. L’acceptation de ceux qui ne sont pas du même parti que lui. Pourquoi ? Les  politiques et chefs de files des partis politiques en RDC, sont en grand nombre des grands baratineurs qui courtisent la même cible : LA JEUNESSE. Lorsque cette jeunesse s’engage à les suivre, les chefs de file  oublient les jeunes, les revendications et leurs préoccupations.


Le multipartisme, la diversité des partis politiques sont un des éléments dans une démocratie, les jeunes doivent avoir l’aptitude de se reconnaitre à un de ces partis non en fonction du chef de file mais en fonction des idées qu’ils prônent et de la vision ou du programme d’action qu’il défend. 


C’est pourquoi, je pense que  la culture politique doit être insérée dans notre système d’enseignement depuis l’école primaire jusqu’à l’université à travers l’éducation à la citoyenneté.

... Dans mon prochain article, je partagerai ma brève réflexion sur l'apport de l'éducation  à la citoyenneté dans la culture politique.

3 commentaires:

  1. Félicitation Mysette Misenga pour la bravoure te la détermination des écrire.
    1. le sujet est très intéressant par simple raison que je suis JEUNE.
    2. LE SUJET que t'abord stp fait ça un livre ou en un brochure pour l'édification de la jeunesse toute entière.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Beaucoup cher jeune!
      Nous avons tous le devoir d'apporter la pierre à l'édifice de notre patrie. Je prends en compte vos propositions et suggestions

      Supprimer
  2. Très bel article!
    l'éducation a la citoyenneté doit jouer son role absolu qui debouchera sur l'amélioration progressive de l'espace politique car bien assimilé, les futurs hommes et femmes politiques seront nettement différents de ceux qui pourrissent l'espace politique actuellement.
    Il y a encore beaucoup à faire mais heureusement qu'il y a deja des avancés vers ce chemin plein d’agrainages. Bravo chère dame!

    RépondreSupprimer